Reconversion….essaye encore !

Aujourd’hui… on parle de moi !

Moi en tant que femme, plutôt que maman. Car oui, on est certes mère, mais ce rôle, s’il prend un temps relativement considérable quand les enfants sont petits, se réduit doucement mais sûrement, au fur et à mesure qu’ils grandissent et prennent de l’autonomie (et qu’ils savent se servir d’une machine à laver ) !

Je vois déjà arriver le temps où ils auront quitté la maison, même si -détendons-nous ! – ça n’est pas pour tout de suite.

L’important dans tout ça, c’est de ne pas s’oublier. De garder un œil sur soi, ce qu’on veut vivre, faire et -entre autre- exercer comme métier.

Revenons z’un peu en arrière. Il y a un peu plus de 4 ans, j’ai tout plaqué (niveau pro je parle hein ! calme-toi ! ).

Mon job, et le salariat par la même occasion.

Mais pourquoi j’ai fait çaaaaaa ?????

Le bore out, mes petits chéris, le bore out. Le bore out, c’est le fait de s’ennuyer graaaaaave au travail. De n’avoir qu’une stimulation intellectuelle limitée. Pendant ce temps là, le cerveau, lui, tourne en rond.

C’est même en partie pour ça que ce blog est né, en 2016. J’avais besoin de stimulation intellectuelle, et c’est ici que je l’ai trouvé. ça a calmé le truc pour un moment. Mais ça a finit par revenir… car j’étais encore 8h par jour à tourner en rond, malgré tout.

Je devais changer. ça n’a pas été un flash un matin mais c’est devenu, au fil des mois, quelque chose d’impératif. Vraiment faire autre chose, apprendre, Balancer un électrochoc à mon cerveau qui était en mode encéphalogramme plat. Il y avait aussi sans doute, un brown out sous jacent : ne plus savoir pourquoi on vient bosser. On a besoin de (re)trouver du sens à ce qu’on fait…

C’est à ce moment là que j’ai découvert le coaching, et une école pour m’y former. ET bim ! électrochoc intellectuel. J’ai littéralement revécu. Il faut être à son compte pour exercer ? Qu’à cela ne tienne, j’y vais !

Avec le recul d’aujourd’hui sur ce moment-là, j’ai réalisé que j’avais en réalité un fort besoin de liberté et de mouvement. Je me sentais engoncée dans la dernière boite dans laquelle je travaillais. Je ne supportais plus de devoir demander une journée de congé, ou un accord pour partir 15 minutes en avance. J’avais besoin d’une grande, grande respiration. De me sentir libre !

Tout cela a conduit au fait que RRRraaaakkkkkk, j’ai tout plaqué.

Bien sûr j’ai réfléchi un peu, je suis pas une gue-din, quand même ! J’ai fait le point niveau financier. Le fait est que je ne prenais pas un gros risque en partant, en tentant de me lancer. J’avais derrière moi des années d’expérience dans mon domaine, dans un secteur qui recrute toujours un peu. J’avais un matelas confortable, et un mari qui gagnait pas trop mal sa vie. Bref, je pouvais le faire, alors je l’ai fait.

J’ai pu respirer, prendre mon temps. Ca m’a fait un bien fouuuuuuuuuuuuuuuuuuuu.

Niveau pro, j’ai commencé à créer des choses, à communiquer sur les réseaux. A accompagner des clientes, puisque j’étais devenue coach. J’ai commencé petit à petit à me lâcher de plus en plus. A faire des ateliers, par exemple .

Tout cela, au feeling, à l’intuition. Je me réveillais le matin (ou en pleine nuit !) avec des idées qui bouillonnaient dans mon p’tit crâne, c’était un peu fou !

J’ai lâché la raison, le coté rangé et sage, le rationnel. Je crois que j’en avais assez de ce côté-là de ma personnalité, qui m’avait toujours laissé dans une ultra-sécurité, sans rien tenter. Je suis allée me balader de l’autre coté du miroir, pour voir ce que ça faisait, en quelque sorte.

Rassurez-vous mes petits padawans, je n’étais pas complètement débranchée de la réalité. Mais disons que j’ai testé des choses, moi aussi, en tant que cliente. Parfois ça n’a pas donné grand chose, parfois ça a été de superbes expériences humaines et professionnelles.

Ce qui est resté constant durant ces 4 années, c’est… l’inconstance, justement. Les montagnes russes entrepreneuriales ne sont pas un mythe, en tout cas pas pour moi.

J’ai eu des moments de joie, d’euphorie même, comme ce moment ou j’ai monté ma conférence humoristique sur le thème du développement personnel (idée arrivée en pleine nuit, elle aussi), et que les billets se sont vendus, à ma grande surprise, en quelques jours.

A côté de ça, il y avait ces moments où j’étais perdue, où je me sentais seule, où je ne voyais aucune stabilité ni sécurité là-dedans.

Les montagnes russes, donc.

Quand le covid est arrivé, avec son confinement sous le bras, j’avoue, j’ai sauté sur l’occasion pour m’arrêter. J’ai pris mon rôle de maman à bras le corps. J’aurais pu continuer à travailler, honnêtement, puisque tout peut se faire en visio. Mais je n’avais pas envie.

Après ces quelques mois entre parenthèse, j’ai commencé à sérieusement réfléchir. Tout redémarrait, il n’était plus question de faire l’autruche (et des pates brisées maison à longueur de journée). J’étais dans une impasse. Quoi faire ? Je m’étais déjà reconvertie, alors y’avait-il une autre issue ? Que faire de tous ces bouts de vie professionnelle qui n’avaient pas l’air d’avoir de rapport entre eux ?

J’avais la sensation d’avoir sous les yeux un puzzle, les pièces toutes éparpillées, sans savoir à quoi pouvait ressembler le tableau final.

C’est là que m’est venu l’idée du bilan de compétences.

Curieusement, lorsque j’avais tout plaqué et m’étais lancée dans le coaching, je n’avais pas du tout envie d’en faire un. Après tout, je savais ce que je voulais faire ! Et puis je n’avais peut-être pas envie de creuser certaines choses, comme le fait de vérifier si j’allais aimer travailler seule…

Mon intuition me parlait cette fois de bilan de compétences, de plus en plus fort. Je suis allée faire un tour sur mon compte CPF. Je savais que les cinq dernières années où j’étais salariée, je n’y avais pas touché. Je devais donc avoir un petit pécule…

Et là, bonne surprise : j’avais suffisamment cumulé pour en faire un, et même un peu plus !

Il m’a suffit de prendre rendez-vous avec plusieurs consultantes, issues de plusieurs cabinets, pour choisir avec laquelle je voulais le faire. Le 1er entretien est juste là pour poser les choses et voir si nous sommes compatibles, un peu comme le speed dating de l’amour est dans le pré quoi ! (en plus long, puisque ça dure une heure ;-))

J’ai eu du mal à choisir car les deux entretiens s’étaient bien passés. J’ai laissé passer pas mal de temps… et puis encore une fois mon intuition a fini par m’orienter vers l’une plutôt que l’autre (ça c’est joué à un cheveu malgré tout ! )

J’avais quelques appréhensions avant de démarrer, mais qui se sont levées au fur et a mesure de l’avancement des rendez-vous. Oui, j’avais tout simplement peur de ne pas trouver de voie qui me convienne, à la fin. Comme j’en avais déjà changé une première fois, y’en avait-il encore une autre pour moi ? Et si on avait qu’une chance dans la vie ? (oui je sais, c’est stupide, mais sur le coup… c’était tenace ) cette question me hantait . Comme si… comme si il n’y avait pas le droit de tenter plusieurs choses, dans la vie..

Au fil des semaines, le projet est sorti, et l’énergie est revenue avec, comme par enchantement. En faisant une recherche métier, j’ai découvert celui de CIP – conseillère en insertion professionnelle. Accompagner ceux qui n’arrivent pas seul à trouver un emploi ou à dégager un projet professionnel. Du suivi individuel, de l’animation d’atelier, du développement de partenariat avec les entreprise qui ont des besoins… tout me plaisait ! Seul ombre au tableau : étant donné que l’on dépend de structures financées par des fonds publics, le salaire est légèrement au ras des pâquerettes. Là encore, une fois la déconvenue passée, je me suis interrogée sur ce que je voulais, ce dont j’avais besoin, aussi. J’ai réalisé que ça n’était pas une fin en soi. Que c’était simplement une nouvelle marche, mais qui sait où elle va me mener ? Peut-être vais-je prendre du galon, peut-être aussi vais-je développer un coté entrepreneure tout en étant CIP, pourquoi ne pas proposer moi même du bilan de compétences quand j’aurai suffisamment pris de l’expérience en tant que CIP ?

En réalité tout est possible. J’ai compris que salariat et entreprenariat n’étaient pas forcément contradictoires mais qu’ils pouvaient se combiner ! Et hop ! Un verrou qui saute !

Me voilà donc engagée depuis un mois dans cette formation de 6 mois, avec un stage de 5 semaines et pour finir un passage de titre pas piqué des annetons ! Et oui, titre officiel, ça ne plaisante pas..

Peut-être vous demandez-vous pourquoi je m’y forme, étant donné que je suis déjà formée au coaching. Certes je sais accompagner, j’ai pris certains réflexes, et il est clair que j’ai une sorte d’avance sur certaines comparses stagiaires, mais il y a aussi des aspects du métier que je ne maitrise pas du tout. Sans parler du fait qu’une révision de certaines choses est loin d’être inutile ! et puis le besoin de légitimité était bien là. Sans parler du fait qu’une fois le titre en poche, il est beaucoup plus facile de trouver un emploi dans la fonction. (et dans cette branche, ça recrute !)

Je n’ai pas pu obtenir de financement via pole emploi pour la formation, mais j’ai pu en avoir un par l’organisme qui soutient la formation des autoentrepreneurs. Il reste une partie à ma charge, mais j’assume. Je peux le faire encore une fois, et mon rapport à l’argent a bien changé depuis que je me suis mise à mon compte… Cela dit, toutes mes copines stagiaires qui sont salariées ont pu se faire financer intégralement, tout en gardant leur salaire, cela grâce au dispositif  » transition pro » auquel tout salarié à droit (même en CDD !).

Alors voilà, c’est reparti. En formation à 47 ans, lol. Je ne me sens tellement pas vieille en vérité… Parfois je repense à l’état d’esprit que j’avais quand j’avais 20 ans, et mooonnn dieu qu’est-ce que j’étais figée dans mes perceptions de la vie !!! En même temps l’entourage ne me montrait pas une grande mobilité, ni même un enthousiasme débordant pour le monde du travail… Les choses bougent beaucoup depuis 20 ans, et ce dans tous les domaines..

J’ai compris qu’on peut recommencer, se réorienter, se réajuster, autant de fois que c’est nécessaire. On a le droit de partir du salariat pour aller vers l’entrepreneuriat, mais on a AUSSI le droit de faire l’inverse (qui est beaucoup moins populaire il semblerait !).

L’important, c’est de ne pas rester dans une situation qui nous pèse ou qui ne nous nourrit pas. Bon. Je sais que vous pourriez avoir envie de me jeter des tomates pourries à la figure en lisant cette phrase, avec un  » c’est pas si simple » coincé au fond de la gorge. Mais il y a tellement, tellement de gens qui changent de vie pro ces dernières années, qui bougent parfois de quelques centimètres, (il n’est pas toujours nécessaire de tout révolutionner !) ou qui modifient tout de A à Z… notez bien que je n’ai pas utilisé l’expression  » repartent de zéro » car en réalité, on ne repart jamais de zéro !! On a toujours des choses qu’on sait faire, les fameuses  » compétences transférables » celles dont j’entend pas mal parler depuis un mois ! En tout cas, c’est possible, sachez-le !

Voilà pour moi. si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à les poser en commentaires, je me ferai un plaisir d’y répondre. C’est un sujet trop important pour que vous le laissiez trainer, si ça ne va pas de ce coté !

15 réflexions sur “Reconversion….essaye encore !

  1. J’ai eu l’impression de lire ma vie (jusqu’au bilan de compétences).
    Je crois que je vais imprimer cette phrase pour ne pas l’oublier : « Comme si… comme si il n’y avait pas le droit de tenter plusieurs choses, dans la vie.. »
    Pour l’instant je me considère comme « slasheuse », j’aime bien ce concept de celles (ceux) qui ont plusieurs activités, métiers, qui passent de l’un à l’autre… On n’est pas obligé de faire la même chose toute sa vie, peut-être même qu’on peut être doué pour plusieurs choses, et même sans parler d’être douée, on peut surtout aimer faire des choses complétement différentes, ça me semble plutôt sain d’ailleurs ?!
    J’espère en tout cas que ta formation va encore t’ouvrir de nouvelles portes – je n’en doute pas trop ;-)- alors vive l’aventure, les sorties de zones de confort, et l’excitation des premières fois 😉

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    • mais oui ça te va bien !! et bien sûr qu’on est doué et qu’on aime plusieurs choses !! tu en es la preuve vivante, et tu n’es pas la seule ! tout ce que j’espère c’est que tu t’éclates et que tu arrives à trouver une certaine stabilité. c’est ce qui me manquait le plus ( ça, et les tickets restos ) (lol) ce qui est sûr c’est que ce poste est en tension, ce qui veut dire qu’il y a plus de postes que de personnes qualifiées pour l’occuper. je suis donc quasi certaine de bosser, restes à savoir où j’ai envie d’aller… ( mais j’ai déjà ma petite idée en vrai )

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  2. J’adore quand tu nous parles de ton parcours Sophie, ça vient bousculer plein de petites choses à l’intérieur! Et oui il y a plein de chemins possibles et il faut essayer avant de pouvoir se faire une idée.
    Comme toi, j’avais besoin de voir autre chose, de liberté, ma formation m’a vraiment ouvert des portes et des fenêtres. J’ai adoré appendre à nouveau!
    Aujourd’hui je ne me suis pas lancée à mon compte parce que ça ne me convient pas, pas encore peut-être! Mais niveau boulot ça a bougé, une opportunité et hop, un job plus riche et plus intéressant. Je redécouvre mon métier.
    Il n’y a pas d’erreurs de parcours, tout est juste à un instant T. Bravo pour avoir su rebondir et te donner cette nouvelle chance. C’est hyper motivant!

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    • Super Marie, je suis heureuse de voir que tu as fait la formation et que tu as su dire non a ce qui ne te convenait pas. tu as raison, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. en tout cas je suis heureuse de savoir que le boulot salarié à plus de saveurs ! et oui, comme dit mon mentor, tout à sa raison d’être !

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    • bah écoute, à un moment, il faut savoir se décider et ne pas rester dans une impasse, quitte a vraiment partir dans de tes mauvaises vibes. je ne sais pas si c’est du courage ou un instinct de survie… en tout cas aujourd’hui je peux le dire, je ne regrette rien !

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  3. Je trouve ton parcours très inspirant, il montre qu’on peut avoir le courage d’aller vers ce qui nous fait vibrer, y trouver son compte et ses limites, faire évoluer son projet, en garder des compétences et certains aspects, mais se libérer de certains poids et abandonner d’autres aspects : c’est sûr, c’est une chance de pouvoir s’accorder le temps de suivre ce chemin, mais je crois qu’on a vraiment à y gagner. C’est la voie que j’essaie de suivre, en essayant de trouver le moyen qui me permettra de rester au plus proche de mes aspirations personnelles comme de la réalité du quotidien. En tout cas je te sens à la fois épanouie, et vraiment à ta place dans ce nouveau métier qui je crois, te correspondra comme un gant. Ton pragmatisme tout comme ta créativité et ta chaleur y seront des atouts de poids! Belle route à toi!

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    • merci Picou ! oui c’est vraiment ça. j’y ai gagné beaucoup de choses, notamment une sacrée confiance en moi que je n’avais pas au démarrage de mon activité, et cette fois je me sens vraiment à ma place, ni trop ni trop peu, pour aider les autres à trouver leur voie pro. il y a de supers cheminements que je suis en train d’apprendre pour ça, qui sont chouettes ! je te souhaite de trouver toi aussi ce qui te convient au mieux, mais je suis sûre que ça va se décanter, car tu sais aussi bien ce qui te convient ou pas. je vais continuer de suivre ton cheminement au travers de ton blog 🙂

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  4. Je t’admire énormément Sophie, et je trouve cette suite de parcours parfaitement cohérente, logique! Je suis certaine que c’est une continuité, et que ça te donnera une légitimité supplémentaire pour continuer de tenter des choses et de grandir. Merci d’avoir partagé ce parcours avec nous.

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    • merci ! tu sais je t’admire aussi beaucoup pour le virage que tu as fait, les études, les passages de concours… et oui tu as raison, depuis que je suis en formation je me rends bien compte que c’est une continuité, ces métiers sont très voisins en réalité. je serai heureuse d’aider vraiment des personnes à s’en sortir, à construire un vrai projet professionnel, car c’est bien de ça dont il s’agit. c’est dommage qu’on ne parle pas plus dans les médias de toutes ces personnes qui travaillent au quotidien pour ça. c’est impressionnant toutes les structures qui existent, j’ai un paquet d’acronymes à retenir !! ( ça c’est le coté une peu relou, en vue de mes premières evals début novembre ! )

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      • Mais oui, je connais cette profession mais parce que j’en ai vaguement entendu parler, c’est un métier insuffisamment mis en valeur! Du coup tu m’as donné envie de me renseigner 🙂 J’espère que tu t’épanouiras dans cette nouvelle voie, mais quelque chose me dit que oui!

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